Je suis prof et j’enseigne la laïcité, la vraie, celle qui s’est incarnée dans de belles lois en 1881, 1882, 1886 et 1905, et qui n’est rien d’autre qu’une machine à produire plus de liberté, d’égalité et de fraternité. Qui je suis peut alors être traduit en : voici ce que je fais, ce que j'aime, ce que j'ai - où certaines formes d'avoir se substituent aisément à l'être subjectif. Il ne suffit pas de reconnaître l'existence d'un héritage socio-familial et de relations, conscientes ou non, avec les autres; il faut aussi considérer que le "je" se déploie dans la temporalité, et transposer ainsi en termes philosophiques le constat d'abord psychologique des diaristes. ) Au début de cette année de terminale ( je suis en L ), j'ai eu un nouveau professeur de philosophie. ", on objecterait volontiers qu'elle est peu fréquente: elle apparaît rarement dans la vie quotidienne. Il y a d’abord eu, en apprenant la nouvelle, l’horreur, la tristesse, la peur, devant le crime commis, et des pensées pour les proches de Samuel Paty, ses collègues, ses élèves, toutes les communautés scolaires de France et, au-delà, toute la communauté des humains bouleversés par ce crime. On cible donc des mosquées alors même qu’on apprend (notamment dans la remarquable enquête de Jean-Baptiste Naudet, dans L’Obs) que le tueur ne fréquentait aucune mosquée – ce qui était le cas, déjà, de bien d’autres tueurs lors des précédents attentats. On entend beaucoup ceux qui râlent sur les forums mais je peux vous assurer, qu’en formation par exemple, je rencontre beaucoup de professeurs de CPC très positifs. Non, c’est le même effroi. 72 likes. Si en plus, tu n'as pas d'excellentes notes en philo, je te déconseille fortement de t'engager dans ces études là. Le résultat est une sorte de commentaire où je raconte le jeu, moucheté de remarques. A travers cette question, on se demande si l'individu agit d'autant... Tout homme paraît sensible à la beauté : cela signifie-t'il qu'il s'agit, dans tous les cas, de la même beauté, et que la satisfaction de chacun est de même nature? On pourrait sourire s’il ne venait pas de se produire une attaque meurtrière atroce, qui advient après plusieurs autres, et s’il n’y avait pas lieu d’être sérieux, raisonnable, concentré sur quelques objectifs bien définis : mieux surveiller, repérer, voir venir, mieux prévenir, mieux intervenir dans l’urgence, mieux protéger. La conscience est en effet ce qui nous permet de nous différencier des animaux... Sujet: Puis-je, au nom de ma conscience, désobéir à la loi ? Cette dénonciation – proprement calomnieuse, donc – s’est autorisée en fait d’une montée en généralité, en abstraction et même en « nébulosité », et d’un grossier sophisme : le meurtre de Samuel Paty est une atteinte aux « valeurs » et aux « institutions » de « la République », que justement le CCIF « combat » aussi – moyennant quoi le CCIF a « quelque chose à voir » avec ce crime et il doit donc être dissous, CQFD. ». ). Que devient le débat démocratique si toute critique radicale de Charlie aujourd’hui, et qui sait de de Zemmour demain, de Macron après-demain, est d’office assimilée à une incitation à la violence, donc à de la complicité de terrorisme, donc proscrite ? Descartes répond que je suis « une subs-tance pensante » absolument distincte du corps. Que chacun s’interroge toujours sur sa possible responsabilité est plutôt une bonne chose à mes yeux, si toutefois on ne pousse pas le zèle jusqu’à un « on est tous coupables » qui dissout toute culpabilité réelle et arrange les affaires des principaux coupables. youhou ! Et l’on ne peut pas écarter, notamment, la responsabilité des individus ou des groupes d’ « engraineurs », surtout si l’on pose la question en ces termes : « qui a tué ? Les lois sont sans cesse en train de changer pour... La culture est définie comme quelque chose que l'homme a produit, mais plus largement, on y inclut l'art, le travail ou les religions qui sont en effet des activités réalisées... THEME : LA QUESTION DE L’EXISTENCE OU NON D’UNE PHILOSOPHIE AFRICAINE EST-ELLE ENCORE ACTUELLE ? Yo' ! C’est en agissant que je me connais car j’apprends ce dont je suis capable : dans les choses extérieures que je crée ou que je modifie je retrouve la marque de moi même, l’empreinte de mon action et donc de ma subjectivité. Les deux cas sont différents par bien des aspects, mais dans tous les cas tout se joue dans la manière dont les documents sont présentés et ensuite collectivement commentés, analysés, critiqués. Que je sois certain que j’existe ne me dit pas encore qui je suis. Et pour finir en apothéose : « Il faut reprendre un par un tous les dossiers des Tchétchènes présents en France et tous ceux qui ont une activité sur les réseaux sociaux, comme c’était le cas de l’assassin ou d’autres qui ont des activités dans l’islamisme politique (...), doivent être capturés et expulsés ». - 31390 Carbonne . C’est au contraire une politique liberticide, discriminatoire donc inégalitaire, suspicieuse ou haineuse plutôt que fraternelle, que je vois se mettre en place, sans même l’excuse de l’efficacité face au terrorisme. J’étais gêné par exemple par le fait que soit souvent validée a priori, dès les premières heures qui suivirent le crime, l’hypothèse que Samuel Paty avait « déconné », alors qu’on n’était même pas certain par exemple que c’était le dessin dégoutant du prophète cul nu (j’y reviendrai) qui avait été montré en classe (puisqu’on lisait aussi que le professeur avait déposé plainte « pour diffamation » suite aux accusations proférées contre lui), et qu’on ne savait rien des conditions et de la manière dont il avait agencé son cours. Il y a eu ensuite l’annonce de ces « actions coup de poing » contre des associations et des lieux de culte musulmans, dont le ministre de l’Intérieur lui-même a admis qu’elles n’avaient aucun lien avec l’enquête sur le meurtre de Samuel Paty, mais qu’elles servaient avant tout à « adresser un message », afin que « la sidération change de camp ». Puis, au fil des lectures, une gêne s’est installée, concernant ce que, sur les réseaux sociaux, je pouvais lire, « dans mon camp » cette fois-ci – c’est-à-dire principalement chez des gens dont je partage plus ou moins une certaine conception du combat antiraciste. ne peut que s'ojectiver en un en-soi trompeur: il adopte dès lors le point de vue d'un autre sur lui-même, et prétend fallacieusement interrompre sa propre aventure sous prétexte de se connaître. Précisons tout d'abord que je suis, non pas un polémiste, mais un professeur de philosophie, et un spécialiste en particulier de Hegel. Les citations du prof de philo', Lyon (Lyon, France). 18. Le langage est traditionnellement considéré comme l'instrument privilégié qui permet, à l'oral comme à l'écrit, mais également à travers le langage mathématique ou le... Morale : latin mos, mores, manière d'être, manière de se conduire, moeurs. Moi non. La psychanalyse peut proposer ici la situation la plus symptomatique, non parce l'hypothèse de l'inconscient me condamnerait à ignorer définitivement qui je suis, car je peux considérer que connaître les déterminations de mon inconscient est le meilleur moyen de m'en libérer et recourir pour ce faire à une cure. Et je souhaite pour cela rester libre, maître de mes choix pédagogiques, dans des conditions matérielles qui permettent de travailler. Elle les a entourées en rouge et a marqué : "Hors sujet". Je suis amoureux de mon prof de philo . Je suis prof de philo et je parle de ce que je pense quand je joue. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. non t'es pas le seul . Bonjour, j’utilise cette dissertation pour faire une introduction dans un de mes travaux de philosophie. 12. On pourrait sourire devant les gesticulations martiales d’un ministre qui avoue lui-même tirer « Ã  côté » des véritables coupables et complices, lorsque par exemple il ordonne des opérations contre des institutions musulmanes « sans lien avec l’enquête ». Distinction moeurs, morale,... Souvent, le monde animal nous paraît beaucoup plus libre que le monde des Hommes car il y a une absence de contrainte sociale. Il suffit donc de deux crimes, commis tous les deux par une personne d’origine tchétchène, ces dernières années (l’attentat de l’Opéra en 2018, et celui de Conflans en 2020), plus une méga-rixe à Dijon cet été impliquant quelques dizaines de Tchétchènes, pour que notre homme de gauche infère tranquillement un « problème tchétchène », impliquant toute une « communauté » de plusieurs dizaines de milliers de personnes vivant en France. Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. A l'enfant qui désire un nouveau jouet, on répond ainsi... L'homme est lié à son milieu,  il entretient avec lui des relations qui semblent spécifiques. « Je suis prof de philo et citoyenneté très heureuse. Posted by 21 days ago. Mais ce n’est pas cette laïcité, loin s’en faut, qui se donne à voir ces jours-ci, moins que jamais, quand bien même le mot est répété à l’infini. Cela vaut pour les pires dessins de Charlie comme pour les pires répliques d’un Zemmour ou d’un Dieudonné, comme pour tout ce qui nous offense – du plutôt douteux au parfaitement abject. L'exactitude, au sens scientifique, semble ainsi de peu de secours pour savoir qui je suis. 7. L'analyse de ce "je", lorsqu'elle est instaurée dans les Confessions de Saint Augustin, apparaît aussitôt comme longue, sinon interminable. Ce qui me gêna fut l’oubli ou la minoration du rôle de l’entourage plus ou moins immédiat du tueur – qu’il s’agisse d’un groupe terroriste organisé ou d’un groupe plus informel de proches ou de moins proches (via les réseaux sociaux), sans oublier, bien entendu, l’acolyte de l’irresponsable « père en colère » : un certain Abdelhakim Sefrioui, entrepreneur de haine pourtant bien connu, démasqué et ostracisé de longue date dans les milieux militants, à commencer par les milieux pro-palestiniens et la militance anti-islamophobie. ... Moi mon prof de philo au lycée je le détestai comment il m'énervé a nous raconter ses histoire de freud et les autres chelous de la terre. Pour un adulte, et plus encore un philosophe, la réponse à cette question est autrement complexe - d'autant plus si l'on attend qu'elle soit "exacte". À la terreur on répond par la terreur, sans même prétendre, comme le fit naguère un Charles Pasqua, qu’on va « terroriser les terroristes » : ceux que l’on va terroriser ne sont pas les terroristes, on le sait, on le dit, on s’en contrefout et on répond au meurtre par la bêtise et la brutalité, à l’obscurantisme « religieux » par l’obscurantisme « civil », au chaos de l’hyper-violence par le chaos de l’arbitraire d’État. Si je me tourne vers mon histoire familiale, sous prétexte d'hérédité partielle ou d'héritage culturel, je risque là aussi un bel échec : comment arriverais-je à savoir qui je suis en prenant appui sur d'autres personnes, dont je ne peux guère savoir avec certitude qui elles furent? Je suis à présent étudiante en L3 de philosophie sur Lyon après une classe préparatoire B/L. La sociologie invite au même constat : je sais que je vis dans une société, que j'appartiens à tel milieu social ou professionnel, quels sont mes loisirs préférés, etc. On a en somme le droit de dénoncer avec la plus grande vigueur la violence symbolique des caricatures quand on la juge illégitime et nocive, car elle peut l’être, à condition toutefois de dire désormais ce qui, je le répète, aurait dû continuer d’aller sans dire mais va beaucoup mieux, désormais, en le disant : qu’aucune violence symbolique ne justifie l’hyper-violence physique. bonjour à tous, voilà je galère pour ma première dissertation de philo car depuis le début de l'année on n'a pas de prof de philo. Savoir qui l"on est peut d'ailleurs n'être pas de tout repos, si l'on en croit Pascal et si l'on a l'esprit un peu porté vers la métaphysique. Le Désir et ses Contraintes : Approche Philosophique. Prof de Philosophie. Est-ce un impératif que de se libérer du désir ? Ce qu'il peut alors repérer comme constituant son "je" n'est en fait qu'un moment mort de son histoire, et d'adhérer à se moment en le prenant pour un "je" consistant ou définitif ne peut mener qu'à méconnaitre le dynamisme ouvert de l'existence et de la liberté. La loi est le système législatif qui gère une société. Le sociologue analyse mon groupe, décrit ses manières d'être, ses revenus, ses loisirs, ses goûts, et je me trouve à nouveau perdu dans des données qui me parraissent trop communes pour me concerner ou me permettre une description de ce que je ressens en moi comme unique. Distribution et redistribution de la parole, Impostures esthétiques et intellectuelles, entrepreneur de haine pourtant bien connu, démasqué et ostracisé de longue date dans les milieux militants, les injures violentes et les tentatives d’interdiction de Jean-Michel Blanquer contre le syndicat Sud éducation 93, l’acharnement haineux du député Robin Réda, « islamo-gauchisme qui a détruit la république », la remarquable enquête de Jean-Baptiste Naudet, l’excellente enquête de Jean-Baptiste Naudet, l’évolution du maintien de l’ordre pendant tous les derniers mouvements sociaux, un ministre de l’Intérieur qui a commencé sa carrière politique, entre 2004 et 2008, dans le girons de l’extrême droite monarchiste, son rapport aux femmes, pour le moins problématique. Samuel Gontier, fidèle « au poste », en a donné un aperçu glaçant : des panels politiques dans lesquels « l’équilibre » invoqué par le présentateur (Pascal Praud) consiste en un trio droite, droite extrême et extrême droite (LREM, Les Républicains, Rassemblement national), et où les différentes familles de la gauche (Verts, PS, PCF, France insoumise, sans même parler de l’extrême gauche) sont tout simplement exclues ; des « débats » où sont mis sérieusement à l’agenda l’interdiction du voile dans tout l’espace public, l’expulsion de toutes les femmes portant le foulard, la déchéance de nationalité pour celles qui seraient françaises, la réouverture des « bagnes » « dans îles Kerguelen », le rétablissement de la peine de mort, et enfin la « criminalisation » de toutes les idéologies musulmanes conservatrices, « pas seulement le djihadisme mais aussi l’islamisme » (un peu comme si, à la suite des attentats des Brigades Rouges, de la Fraction Armée Rouge ou d’Action Directe, on avait voulu criminaliser, donc interdire et dissoudre toute la gauche socialiste, communiste, écologiste ou radicale, sous prétexte qu’elle partageait avec les groupes terroristes « l’opposition au capitalisme ») ; des « plateaux » sur lesquels un Manuel Valls peut appeler en toute conscience et en toute tranquillité, sans causer de scandale, à piétiner la Convention Européenne des Droits Humains : « S’il nous faut, dans un moment exceptionnel, s’éloigner du droit européen, faire évoluer notre Constitution, il faut le faire. Cours particuliers en ligne de Philosophie. En outre, s’il s’est avéré ensuite, dans les récits qui ont pu être reconstitués (notamment dans Libération), que Samuel Paty n’avait fait aucun usage malveillant de ces caricatures, et que les parents d’élèves qui s’étaient au départ inquiétés l’avaient assez rapidement et facilement compris après discussion, s’il s’est avéré aussi qu’au-delà de cet épisode particulier, Samuel Paty était un professeur très impliqué et apprécié, chaleureux, blagueur, il est dommageable que d’emblée, il n’ait pas été martelé ceci, aussi bien par les inconditionnels de l’ « esprit Charlie » que par les personnes légitimement choquées par certaines des caricatures : que même dans le cas contraire, même si le professeur avait « déconné », que ce soit un peu ou beaucoup, que même s’il avait manqué de précautions pédagogiques, que même s’il avait intentionnellement cherché à blesser, bref : que même s’il avait été un « mauvais prof », hautain, fumiste, ou même raciste, rien, absolument rien ne justifiait ce qui a été commis. 1. Moi aussi j'étais passionné de philo (16 à 18 de moyenne toute l'année), j'ai même envisagé la fac de philo, mais quand j'ai appris le nombre de reçu, ça m'a refroidi. Philosophie : l’Homme Est-il Libre par Nature ? Enfin, quand on écrira l’histoire de ces temps obscurs, il faudra aussi raconter cela : comment, à l’heure où la nation était invitée à s’unir dans le deuil, dans la défense d’un modèle démocratique, dans le refus de la violence, une violente campagne de presse et de tweet fut menée pour que soient purement et simplement virés et remplacés les responsables de l’Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène et Jean-Louis Bianco, pourtant restés toujours fidèles à l’esprit et à la lettre des lois laïques, et que les deux hommes furent à cette fin accusés d’avoir « désarmé » la République et de s’être « mis au service » des « ennemis » de ladite laïcité et de ladite république – en somme d’être les complices d’un tueur de prof, puisque c’est de cet ennemi-là qu’il était question. Lorsque Pascal constate que les hommes se dispersent en quantité d'occupations mondaines et que, s'il leur reste du temps, ils l'occupent en "divertissements", c'est pour ajouter que, s'ils se trouvaient brutalement face à leur être réel, cela ferait leur malheur. Plus radicale paraît l'attitude cartésienne, mais peut être est-elle, en dépit de la certitude qu'elle procure, moins riche en enseignements. On a le droit de l’écrire, on a le droit d’aller le dire en justice, et même en manifestation. Il y a ensuite eu une peur, ou des peurs, en voyant repartir tellement vite, et à la puissance dix, une forme de réaction gouvernementale qui a de longue date fait les preuves de son inefficacité (contre la violence terroriste) et de sa nocivité (pour l’état du vivre-ensemble et des droits humains) : au lieu d’augmenter comme il faut les moyens policiers pour enquêter plus et mieux qu’on ne le fait déjà, pour surveiller, remonter des filières bien ciblées et les démanteler, mais aussi assurer en temps réel la protection des personnes qui la demandent, au moment où elles la demandent, on fait du spectacle avec des boucs émissaires. Que reste-t-il en effet de la liberté d’expression si l’on défend le droit à la caricature mais pas le droit à la critique des caricatures ? Cette futilité, cette frivolité, cette bêtise serait moins coupable s’il n’y avait pas aussi un gros soubassement de violence islamophobe. » ; celle qui nous demande d’imaginer « le petit Aylan », enfant de migrants kurdes retrouvé mort en méditerranée, « s’il avait survécu », et nous le montre devenu « tripoteur de fesses en Allemagne » (suite à une série de viols commis à Francfort) ; celle qui représente les esclaves sexuelles de Boko Haram, voilées et enceintes, en train de gueuler après leurs « allocs » ; celle qui fantasme une invasion ou une « islamisation » en forme de « grand remplacement », par exemple en nous montrant un musulman barbu dont la barbe démesurée envahit toute la page de Une, malgré un minuscule Macron luttant « contre le séparatisme », armé de ciseaux, mais ne parvenant qu’à en couper que quelques poils ; celle qui alimente le même fantasme d’invasion en figurant un Macron, déclarant que le port du foulard par des femmes musulmanes « ne le regarde pas » en tant que président, tandis que le reste de la page n’est occupé que par des femmes voilées, avec une légende digne d’un tract d’extrême droite : « La République islamique en marche ». C'est en comprenant autrement l'être de la subjectivité qu'une solution peut apparaître. On s’attaque au « séparatisme » et au « repli communautaire » alors même qu’on apprend (dans la même enquête) que le tueur n’avait aucune attache ou sociabilité dans sa communauté – ce qui là encore a souvent été le cas dans le passé. Si l'on admet de la sorte que le "je" évolue jusqu'à sa dispersion, on est obligé de reconnaître que toute connaissance de ce qu'il peut être reste d'autant plus approximative qu'il n'est rien à proprement parler, mais devient. Et l’on a bien entendu : le motif de l’asile est une inexplicable « hostilité » de la France contre le pauvre Poutine – et certainement pas une persécution sanglante commise par ledit Poutine, se déclarant prêt à aller « buter » lesdits Tchétchènes « jusque dans les chiottes ». Saisir la spécificité du "qui" implique la conscience d'une singularité , d'une unicité peut-être. Professeur décapité : une prof de philo de Pontivy témoigne ... Ce n’est pas parce que je suis également professeure que je suis davantage choquée. Il fait des ravages quand l’UNEF cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s’affichent comme tels. Mais des descriptions, si elles sont scientifiques, sont universelles: je pourrais dons savoir de quoi ou comment je suis fait, mais certainement pas ce qui me revient singulièrement dans les fonctionnements qu'elle décrit: mon "je" est en fait noyé dans une moyenne qui le dissimule. Il y a aussi un mépris, une injure, un piétinement de la mémoire des morts juifs – puisque parmi les victimes récentes des tueries terroristes, il y a précisément des clients d’un commerce communautaire, l’Hyper Cacher, choisis pour cible et tués précisément en tant que tels. La remarque qui précède est, me semble-t-il, le grand non-dit qui manque le plus dans tout le débat public tel qu’il se polarise depuis des années entre les « Charlie », inconditionnels de « la liberté d’expression », et les « pas Charlie », soucieux de poser des « limites » à la « liberté d’offenser » : ni la liberté d’expression ni sa nécessaire limitation ne doivent en fait être posées comme l’impératif catégorique et fondamental. Sans doute peut on considérer qu' être substance pensante est commun à tous les "je" différents, puisque la démarche initiée par Descartes s'accompagne de l'invitation faîte à chacun de la répéter, mais c'est précisément cette différence qui intrigue et qui demande à être précisée, parce que c'est elle qui fonde la singularité du "je", alors que le cogito la considère comme accessoire. Moyennant quoi, dès lors que cette loi fondamentale est respectée, et expressément rappelée, la liberté d’expression, à laquelle Samuel Paty était si attaché, peut et doit impliquer aussi le droit de dire qu’on juge certaines caricatures de Charlie Hebdo odieuses : celles par exemple qui amalgament le prophète des musulmans (et donc – par une inévitable association d’idées â€“ l’ensemble des fidèles qui le vénèrent) à un terroriste, en le figurant par exemple surarmé, le nez crochu, le regard exorbité, la mine patibulaire, ou coiffé d’un turban en forme de bombe ; celle également qui blesse gratuitement les croyants (et les croyants lambda, tolérants, non-violents, tout autant voire davantage que des « djihadistes » avides de prétextes à faire couler le sang), en représentant leur prophète cul nul, testicules à l’air, une étoile musulmane à la place de l’anus ; celle qui animalise une syndicaliste musulmane voilée en l’affublant d’un faciès de singe ; celle qui annonce « une roumaine » (la joueuse Simona Halep), gagnante de Roland-Garros, et la représente en rom au physique disgracieux, brandissant la coupe et criant « ferraille !
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