Le conflit en cours se déroule suivant un rythme saisonnier : chaque année, durant la saison sèche, qui dure de novembre à avril, l'Armée populaire vietnamienne attaque les camps de la guérilla, en pénétrant parfois assez loin en territoire thaïlandais. Quelques jours plus tard, il annonce publiquement son accord avec les Khmers rouges, précisant qu'il prévoit l'exil de Pol Pot, Son Sen et Ta Mok, considérés comme les chefs les plus radicaux du mouvement. ... La guerre de 1970 à 1975 (Cambodge contre Vietnam) aurait fait plus de 300 000 morts, celle de 1975 à 1978 (Khmers rouges contre Khmers) plus de 1 million, et celle de 1978 à 1982 (Vietnam contre Khmers rouges) quelques 150 000 ! En janvier 1973, un espoir naquit dans le cœur du gouvernement de la République, de l'armée et de la population avec la signature des Accords de paix de Paris mettant (provisoirement) fin au conflit au Sud Viêt Nam et au Laos. Bien qu'invités par l'ambassadeur Dean à se joindre à l'évacuation, et à la grande surprise des Américains, le prince Sisowath Sirik Matak, Long Boret, Lon Non (le frère de Lon Nol) et la plupart des membres du cabinet de Lon Nol déclinèrent l'offre[126]. En juillet, Pol Pot installe son nouveau quartier général, le Bureau 131, sur le flanc du mont Thom. Ces visites visaient principalement à des fins de propagande et n'eurent aucune influence réelle sur les affaires politiques[70]. Au Cambodge, les Khmers à la peau pâle, les métis vietnamiens et les Khmers de Cochinchine sont victimes de massacres en tant qu'« ennemis de l'intérieur » ; du côté vietnamien, on se prépare méthodiquement au combat. À la mi-1977, les troupes des Khmers rouges effectuent à nouveau plusieurs incursions meurtrières en territoire vietnamien. La paranoïa se développa et déclencha une violente réaction contre les 400 000 Vietnamiens nationaux[60]. Pire encore, l'incompétence tactique chez les officiers des FANK était aussi répandue que leur avidité. Malgré les premières mesures de répression, la révolte ne faiblit pas et le 2 avril 1967, à Stung Kranhung près de Samlaut, deux cents personnes arborant des slogans antigouvernementaux et armées de couteaux et de fusils artisanaux attaquèrent un camp des Jeunesses Socialistes Royales Khmères, une association affiliée au Sangkum. En décembre 1977, 20 000 soldats de l'armée vietnamienne pénètrent en territoire cambodgien puis se retirent au bout de quelques jours, emmenant avec eux environ 300 000 Vietnamiens, « réfugiés » selon la version vietnamienne, ou « razziés » selon la version des Khmers rouges. Au cours de la période 1974-1975, les effectifs des FANK passèrent officiellement de 100 000 à environ 250 000 hommes, mais ne comptèrent probablement effectivement qu'environ 180 000 combattants en raison du gonflement artificiel des états de soldes par des officiers indélicats et des désertions[79]. Ces combats entraînent un exode supplémentaire de réfugiés dans des camps en Thaïlande[32] (200 000 en 1985[14]). Même s’il déclara publiquement que s’il avait dû choisir lui-même le gouvernement il aurait nommé une tout autre équipe, le prince trouvait impossible de donner satisfaction à de telles demandes. Ce gouvernement du Kampuchéa démocratique continue d'être reconnu par la communauté internationale (à l'exception des pays communistes du Bloc de l'Est et du COMECON) et il conserve des ambassadeurs à l'ONU et en France. Des éléments du GRP et du Việt Cộng furent encerclés dans leurs bunkers par les forces héliportées sud-vietnamiennes qui avaient traversé la frontière du Cambodge le 30 mars. Début 1975, il va voir le maréchal et président de la République khmère, Lon Nol, pour lui expliquer sans fard la situation. Différents groupes de Khmers Serei, ou « Khmers libres », qui avaient mené entre 1975 et 1979 des opérations de guérilla contre les Khmers rouges, s'organisent eux aussi pour combattre les Vietnamiens. 3-18. Son Sann, ancien Premier ministre de Sihanouk, regroupe plusieurs Khmers Serei et des militaires réfugiés en Occident pour fonder le Front national de libération du peuple khmer (FNLPK) : en avril 1979, il fait transporter par l'armée thaïlandaise environ dix mille réfugiés dans la région montagneuse de Sok Sann, en face de la province de Chanthaburi, qu'il déclare « zone libérée » et d'où il lance des appels à ses compatriotes[10]. Ils sont accueillis comme de hauts dignitaires, Hun Sen s'engageant à ne pas les traduire devant les tribunaux nationaux ou internationaux, au nom de la « réconciliation » nationale. Tandis que le PPC évince le FUNCINPEC du pouvoir, les Khmers rouges règlent leurs comptes : le 25 juillet, Pol Pot est publiquement jugé et condamné à la « prison à vie » - dans les faits, à la résidence surveillée - par ses anciens subordonnés[60],[61],[62]. Dans son message d'excuses au gouvernement de Saigon, Lon Nol déclara qu'« il était difficile de faire la distinction entre les citoyens vietnamiens qui étaient membres du Việt Cộng et ceux qui ne l'étaient pas. La défaite était directement imputable au nouveau Maréchal qui en avait supervisé les préparatifs. Tout en présentant ses excuses pour le saccage des ambassades, Lon Nol donna 3 jours aux troupes vietnamiennes présentes au Cambodge pour quitter le territoire[49]. Il sera rejoint peu après par Norodom Sihanouk qui viendra se faire soigner dans le sud de la France à partir de janvier 1970. Le nouveau gouvernement affirma que le transfert du pouvoir avait été tout à fait légal et constitutionnel[note 5],[53]. Sihanouk y assumait le poste de chef de l'État, nommant Penn Nouth, un de ses plus fidèles soutiens, en tant que Premier ministre[60]. Plus tard dans la journée, deux autres postes de gardes furent attaqués, d’autres fusils volés et un dirigeant local fut tué. À l'intérieur du pays, l'État du Cambodge et les factions de la guérilla continuent, sous l'égide de l'ONU, d'administrer leurs territoires respectifs : les neuf dixièmes du pays continuent donc d'être sous le contrôle du gouvernement de Hun Sen. Les Khmers rouges ont consenti à cet accord défavorable sous la pression conjointe de la Chine, qui souhaitait améliorer son image à l'international et mettre un terme à sa querelle avec l'URSS, et de la Thaïlande, pressée de normaliser ses relations avec les autres États de la région[47],[49]. Si la résistance cambodgienne n'est pas en position de mettre en danger militairement l'armée vietnamienne, la poursuite des combats empêche de normaliser le pays et exerce une pression politique sur le Viêt Nam[33]. Les accords placent le Cambodge sous la tutelle de l'ONU, via l'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC) qui, forte de 17000 militaires et de 8000 personnels civils, a pour mission de désarmer les belligérants, de superviser les deux administrations ennemies, de préparer la tenue des élections et d'assurer le retour au pays d'environ 350 000 réfugiés. Les Américains s'empressèrent de remplacer les avions détruits par des modèles plus modernes. « Je ne sais pas », ajoutait le prince « si ce grand chef est un étranger ou un Khmer de Phnom Penh ». L'organisation avait démontré en termes non équivoques aux populations des zones « libérées » que l'expression ouverte d'un quelconque soutien à Sihanouk aboutirait à leur liquidation[119]. Il est donc tout à fait normal que la réaction des troupes cambodgiennes, qui se sont senties trahies, ait été difficile à contrôler »[68]. La Chine, désireuse de mettre l'URSS en difficulté dans la région, continue d'alimenter la rébellion des Khmers rouges sans approuver ouvertement comme autrefois les « excès » de Pol Pot[36]. Pour le deuxième anniversaire du coup d'État, Lon Nol renonça toutefois à son autorité de chef de l'État tout en conservant son poste de Premier ministre et de ministre de la Défense. > La fin du conflit indochinois, entre décolonisation et guerre froide Partager La chute du camp retranché de Diên Biên Phu le 7 mai 1954, marque la fin des espoirs français de conserver une présence significative en Indochine. Son ouvrage River of Time : Mémoires de la guerre du Vietnam et du Cambodge vient d'être publié en Français, un film est en cours de création. Sihanouk fut chassé du pouvoir par un vote de 92 « contre » et 0 « pour »[51]. Il n'a jamais été établi un décompte précis des pertes mais l'estimation donnée est « de l'ordre de dix bataillons en personnel et en matériel perdus en plus de l'équipement de dix bataillons supplémentaires »[98]. Le 3 mai 1965, Sihanouk avait rompu ses relations diplomatiques avec les États-Unis, mis un terme à l'acheminement de l'aide américaine et s'était tourné notamment vers la république populaire de Chine et l'Union soviétique pour négocier une aide économique et militaire[7]. Le prince se trouva face à un dilemme politique. À la fin des années 1960, le délicat équilibre de la politique de Sihanouk commença à être mis en péril. La troupe se battit avec courage au début mais elle fut minée par les bas salaires — avec lesquels les soldats devaient acheter leur propre nourriture et payer les soins médicaux — et la pénurie de munitions et d'équipements divers. De Pékin, Sihanouk proclama entre-temps la destitution du gouvernement de Phnom Penh et son intention de créer le « Front Uni National du Kampuchéa » — le FUNK. Dans les années 1960, le régime est en proie à de grandes difficultés. C'est durant cette période que les Khmers rouges ont commencé à se détacher de Sihanouk et ses partisans et que la collectivisation de l'agriculture a commencé dans les zones libérées. Ta Mok meurt en prison en 2006 sans avoir pu être jugé. Après le renversement de Sihanouk, Hanoï s'alarma à la perspective qu'un régime pro-occidental pourrait permettre aux Américains d'établir une présence militaire sur son flanc ouest. Les Américains profiteraient de cette occasion pour résoudre certains de leurs propres problèmes dans le Sud-Est asiatique. La crise était surmontée dans l'immédiat mais elle eut deux conséquences tragiques : elle poussa des milliers de nouvelles recrues dans les rangs des maquis communistes de la ligne « dure » — que Sihanouk qualifiait de Khmers rouges — tandis que, pour la paysannerie, le nom de Lon Nol était désormais associé à une répression impitoyable à travers tout le Cambodge[33]. À Phnom Penh, alors que Sihanouk était rentré, des étudiants de gauche manifestèrent contre Lon Nol. Hanoï « ignora » purement et simplement ses alliés parrainés par la république populaire de Chine et cette indifférence de leurs « fraternels camarades » envers leur insurrection entre 1967 et 1969 laissera une impression indélébile sur les dirigeants khmers rouges[35],[36]. Lorsque ces troupes se retirèrent, l'opération aérienne a continué, sous prétexte officiel d'entraver les mouvements et la logistique du Viêt Cong et des Nord-Vietnamiens[100]. Avec cet afflux de recrues, les FANK se développèrent bien au-delà de leurs capacités à les intégrer[76]. Khieu Samphân et Ieng Sary commandent quant à eux des troupes dans la région de Battambang, également depuis le territoire thaïlandais. Pour Sihanouk, cette alliance n'était qu'un « mariage de raison » à court terme justifié par sa soif de vengeance contre ceux qui l'avaient trahi[71],[72]. Les Khmers rouges bénéficient de l'assistance des forces spéciales thaïlandaises, qui assurent la formation et le recrutement de diverses forces armées khmères sur lesquelles elles comptent comme alliées en cas d'invasion vietnamienne[9]. En juin, il dira à la journaliste italienne Oriana Fallaci que, quand « ils [les Khmers rouges] m'auront sucé jusqu'à la moelle, ils me recracheront comme un noyau de cerise »[120]. En 1992, ils annoncent qu'ils ne respecteront pas les accords de Paris et décident de boycotter les élections de 1993 qui risquent d'apporter à leurs ennemis de l'État du Cambodge la légitimité du suffrage universel. Le 17 juillet, Norodom Sihanouk prend la présidence du Conseil national suprême, qui doit représenter le Cambodge dans les instances internationales. Le 9 octobre, la République khmère fut donc proclamée officiellement. Sur le plan politique, un semblant de « réconciliation nationale » a eu lieu, le FUNCINPEC renouant son alliance avec le PPC, cette fois contre le Parti Sam Rainsy. Environ 10 000 hommes demeurent dans les faits sous le commandement de Pol Pot, qui opère depuis un camp situé en Thaïlande. En outre, l'armée nord-vietnamienne et le Việt Cộng devenaient des boucs émissaires tout désignés pour les maux du Cambodge, bien plus que la petite rébellion khmère rouge, et débarrasser le pays de leur présence résoudrait simultanément de nombreux problèmes[42]. D’abord, on venait de quitter notre monde. Les dépenses militaires représentent 20 % du PIB du Viêt Nam, ce dernier absorbant 17,5 % de l'aide militaire et 20 % de l'assistance économique apportées par l'URSS au tiers monde. La stratégie des Khmers rouges fut de peu à peu couper ces lignes de communication et d'« étrangler » Phnom Penh à petit feu, avec pour résultat que les forces républicaines se retrouvèrent fragmentées, isolées et incapables de se prêter un appui mutuel. Bien que les États-Unis aient eu connaissance de la présence de sanctuaires Việt Cộng/Nord-Vietnamiens au Cambodge dès 1966, le président Lyndon Johnson avait choisi de ne pas les attaquer en raison d'éventuelles répercussions internationales et de sa conviction que Sihanouk pouvait être amené à modifier sa politique[43]. En juin, trois mois après le remplacement de Sihanouk, l'offensive communiste avait balayé l'armée gouvernementale de l'ensemble du tiers nord-est du pays. Ils furent rejoints par l'armée qui se réjouit de la perspective du retour de l'aide militaire et financière américaine[60]. La tension entre les deux pays est bientôt à son maximum : le Viêt Nam, qui vise le leadership politique sur les pays communistes de la région, noue dans ce but une alliance étroite avec le Laos ; le Cambodge des Khmers rouges, au contraire du Laos, refuse de se subordonner au voisin vietnamien et se lie à la République populaire de Chine. Au cours du même mois, les communistes fondèrent l'Armée révolutionnaire du Kampuchéa en tant qu'aile militaire du parti. Hanoï aussi resta silencieuse, ne voulant pas donner quelque publicité à la présence de ses forces dans le Cambodge « neutre ». Ces civils impuissants et désespérés n'avaient pas d'emploi, peu de nourriture, pas d'abri ni de soins médicaux. Battu par le Viet Minh en guerre d'Indochine, un Conférence de Genève mai 1954, la France a dû abandonner les territoires d'Asie du Sud, sanctionnant l'indépendance du Cambodge, du … S’il a été confirmé que les deux hommes se rencontrèrent, le plus grand flou subsiste quant à la teneur des entretiens. Au moment où les Khmers rouges lancèrent leur offensive de la saison sèche pour capturer la capitale assiégée du Cambodge le 1er janvier 1975, la République khmère était en plein chaos. Dans le district voisin d’Andoeuk Hep, où l’ouverture d’une usine textile à Battambang avait favorisé des plantations de cotonniers, plusieurs propriétaires avaient été dépossédés de leurs terres par des dirigeants et des négociants. En effet, l'implication de l'Armée populaire vietnamienne (armée nord-vietnamienne) était motivée par son souci de protéger ses bases et ses sanctuaires dans l'Est du Cambodge le long de la piste Hô Chi Minh, sans laquelle la poursuite de son effort militaire au Sud Viêt Nam aurait été plus difficile, tandis que les États-Unis souhaitaient gagner du temps pour leur retrait du Sud-Est asiatique et protéger leur allié, le régime sud-vietnamien. »[66]. L'« Année Zéro » venait de commencer. Les Vietnamiens ont intérêt à une sortie négociée de ce conflit interminable et coûteux, mais exigent au préalable l'exclusion des Khmers rouges. Ces nouveaux arrivants profitaient d’une incitation financière du gouvernement mais s’attiraient la rancœur de la population indigène. Le Premier ministre cambodgien refuse par contre tout pardon à Ta Mok. Un nouveau montage du film est sorti en 2001 sous le titre Apocalypse Now Redux. En mars, les lourdes pertes, les désertions et le faible recrutement forcèrent Lon Nol à introduire la conscription et, en avril, les forces rebelles lancèrent une offensive qui atteint les faubourgs de la capitale. Après que le fleuve eut été totalement bloqué au début de février, les États-Unis assurèrent un pont aérien d'approvisionnement qui devint de plus en plus risqué cependant en raison des tirs de roquettes et d'artillerie communistes qui ne cessaient de s'abattre sur les aérodromes et la ville. Avec un effectif autorisé de 113 hommes et officiers, l'équipe arriva à Phnom Penh en 1971[80] sous le commandement supérieur de l'amiral John S. McCain, Jr.[81]. Au milieu des années 1980, le conflit cambodgien se trouve dans une impasse militaire et pèse de plus en plus lourd sur les finances vietnamiennes et soviétiques[27]. À compter de 1985, la mobilisation militaire des Cambodgiens, au sein des Forces armées populaires révolutionnaires du Kampuchéa devient plus stricte : la durée du service passe de deux à cinq ans. De surcroît, les mesures défensives de l'armée vietnamienne sont efficaces : les Khmers rouges, le FNLPK et l'ANS ne parviennent pas à reprendre pied à l'intérieur du pays, où l'installation de nombreux Vietnamiens, dans les villes et certaines campagnes, leur complique encore la tâche. La guerre civile cambodgienne est un conflit qui opposa les forces du Parti communiste du Kampuchéa, connues sous le nom de « Khmers rouges », leurs alliés de la république démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam) et du Front national de libération du Sud Viêt Nam (dit Việt Cộng) à celles du gouvernement du Royaume du Cambodge (après octobre 1970, la République khmère), soutenue par … Le 8 mars, des manifestations éclataient dans les provinces du sud-est proches de la frontière[47]. Le 10 mars 1972, juste avant que la fraîchement rebaptisée « Assemblée constituante » n'ait approuvé une constitution révisée, Lon Nol annonça qu'il suspendait les délibérations. Bien que le prince bénéficiât encore de la protection des Chinois, il était traité avec un mépris à peine dissimulé par les ministres Ieng Sary et Khieu Samphân à chacune de ses apparitions publiques à l'étranger pour défendre la cause du gouvernement royal d'union nationale[118]. Les paysans, motivés par la loyauté à la monarchie, se rallièrent peu à peu à la cause du FUNK[73]. L'État du Cambodge et le Gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique acceptent la tenue à moyen terme d'une consultation électorale qui sera l'instrument de la réconciliation nationale. Le 24, Norodom Ranariddh et Hun Sen s'entendent, en fonction des propositions de Sihanouk, pour former un gouvernement d'union nationale FUNCINPEC-PPC, où tous les postes sont répartis à égalité. L'« incident du Mayagüez » impliquant le gouvernement khmer rouge entre les 12 et 15 mai 1975 fut officiellement la dernière bataille à laquelle prirent part les États-Unis lors de la guerre dans le Sud-Est asiatique. Il en appela d'abord à la communauté internationale et aux Nations unies dans le but d'obtenir un soutien pour le nouveau gouvernement et la condamnation des violations de la neutralité du Cambodge « par les forces étrangères, à quelque camp qu'elles appartiennent »[75]. La confrontation tourne à l'avantage de Hun Sen et le fils du roi est contraint à l'exil, tandis que les heurts font plus d'une centaine de morts et que plusieurs cadres du FUNCINPEC sont tués. C’est à peu près ce qu’on s’est dit en changeant de pays. Sihanouk s’était assigné trois objectifs principaux, à savoir mettre un terme à la crise politique et à la rébellion à Battambang, résoudre les dysfonctionnements de l’administration et enfin trouver une solution au problème de déficit budgétaire[32]. Le 4 juin, Lon Nol est élu premier président de la République khmère à la suite d'élections marquées par des fraudes massives[103]. Des manifestations et des émeutes eurent lieu, principalement dans les zones contiguës à celles contrôlées par les Vietnamiens, mais aucune ne menaça le gouvernement à l'échelle nationale[61]. Si plusieurs intervenants ont affirmé – sans le prouver - que les autorités militaires basées à Saïgon étaient au moins au courant de ce qui allait se passer, voire aurait apporté leur soutien aux « conjurés », Il n'a jamais été possible de prouver l’implication de l'agence américaine dans la conduite de ces événements[56]. En réalité – et à l'insu du Congrès et du public américains – ces frappes aériennes furent utilisées pour fournir un appui aérien tactique aux FANK[101]. Au fil du temps, l'« utilité politique » du prince Sihanouk pour les Khmers rouges avait par ailleurs nettement diminué. 1975-1979 L'économie était exsangue, le réseau de transport avait été réduit aux communications fluviales et aériennes, la récolte du riz avait été réduite d'un quart et les livraisons de poissons d'eau douce, principale source de protéines, avaient diminué de façon drastique. Malgré l'existence de troupes sihanoukistes au sein du Front uni national du Kampuchéa, les Khmers rouges sont les véritables maîtres du terrain, alors que Sihanouk, qui réside à Pékin, observe de loin les opérations. Cernés, ils attendirent jusqu'au soir puis, sous la protection de la 7e division, ils rompirent l'encerclement pour fuir vers le nord et rejoindre à marche forcée le Bureau Central dans la province cambodgienne de Kratié. Depuis l’ambassade du royaume khmer à Paris, le monarque fulminait et évoquait son intention, après un passage par Moscou puis Pékin, de rentrer à Phnom Penh pour châtier les coupables. Cette frappe fut la première d'une série d'attaques sur les sanctuaires qui dura jusqu'en mai 1970. En 1979, Khieu Samphân prend la tête d'un nouvel organisme tenant lieu de gouvernement en exil, le Front de la grande union nationale démocratique patriotique du Kampuchéa (FGUNDPK), tandis que Pol Pot se contente du rôle plus discret de commandant des forces armées et ne fait plus aucune apparition publique à partir de 1980[13]. Il entreprend à son tour de fonder sa propre armée et, dans ce but, organise en mars 1981 le rassemblement de ses fidèles en faisant transporter les troupes du MOULINAKA en territoire khmer, à la frontière thaïlandaise près de la province de Surin : les anciennes troupes de Kong Siloah sont rejointes par dix mille partisans du prince, avec qui ils fondent l'Armée nationale sihanoukiste (ANS), laquelle constitue le bras armé du FUNCINPEC[11]. Après avoir vaincu les forces républicaines, les Nord-Vietnamiens transférèrent les territoires nouvellement conquis aux insurgés locaux. Le Cambodge sort profondément éprouvé de plus de trente ans de conflits. Par ailleurs, comme les opérations militaires le révélèrent très rapidement, les deux camps en présence firent montre de sérieuses lacunes. Chacun des trois mouvements étend son pouvoir sur quelques camps de réfugiés cambodgiens. Dans ses récriminations, il s’en prenait aux « Khmers Việt Minh », qui d’après lui faisaient allégeance à un grand chef inconnu. Les négociations entre le FUNCINPEC et ce qui reste du mouvement Khmer rouge se poursuivent néanmoins mais, le 5 juillet, la veille de la signature d'un accord entre Ranariddh et Khieu Samphân, Hun Sen passe à l'action pour éviter d'être victime de l'alliance entre ses ennemis ; les troupes fidèles au « Second Premier ministre » prennent d'assaut celles proches du « Premier Premier ministre ». Alain Clément, correspondant du Monde à Washington se demandait dès le 20 mars « Qu’est-ce qu’une administration qui s’est engagée sur la voie du rapatriement du corps expéditionnaire américain au Vietnam ... aurait à gagner à l’installation d’un régime ostensiblement pro-américain à Phnom Penh »[57]. Pendant la première guerre d’Indochine ce district inaccessible, essentiellement composé de forêts, avait servi de refuge aux troupes Việt Minh et issarak. Les États-Unis, de leur côté, financent le FNLPK de Son Sann, pour favoriser l'enlisement du Viêt Nam au Cambodge, l'argument de la menace vietnamienne leur permettant également de renforcer la coopération militaire avec les pays de l'ASEAN. Sous l'impulsion américaine, le Programme alimentaire mondial fournit environ 12 millions de dollars de vivres aux Khmers rouges par le biais de l'armée thaïlandaise[19],[20]. Sous la pression notamment de la Chine et des États-Unis qui souhaitent empêcher le Viêt Nam de se poser en puissance dominante en Asie du Sud-Est et, par extension, gêner les intérêts de l'URSS dans la région, l'ONU ne reconnaît pas la République populaire du Kampuchéa ; à la suite d'un vote en novembre 1979, les Nations unies considèrent le Kampuchéa démocratique, dont le représentant continue de siéger à l'Assemblée générale, comme seul gouvernement légitime du Cambodge[7]. La majorité de la population tourna alors sa rancœur et ses frustrations contre la minorité nationale vietnamienne. Ce qui jusqu’alors n’aurait eu pour but que de limiter les pouvoirs de Norodom Sihanouk et de réorienter la « neutralité » du Cambodge vers une voie moins proche des communistes allait amener à mettre fin à une monarchie millénaire[50]. À la fin de la guerre, le Japon tenta de gagner le soutien de la population en supprimant l'ordre colonial et en poussant le Cambodge à proclamer son indépendance. Ayant perdu l'appui de la Chine, qui a pris ses distances avec eux en constatant leur échec électoral, comme de la Thaïlande et des pays occidentaux, les Khmers rouges peuvent compter sur d'autres ressources financières, avec la vente des droits d'exploitation de mine de pierres précieuses (rubis et saphir) et des produits forestiers[52]. Le Sud-Vietnam, le Nord-Vietnam et le Việt Cộng dénoncèrent durement ces horribles exactions[67]. Ces pertes militaires affaiblissent le poids politique de la résistance[14] ; la défaite constitue un revers cuisant pour les troupes de Son Sann, tandis que l'Armée nationale sihanoukiste gagne ses lettres noblesse dans des combats où elle n'est finalement battue que du fait de la défection de l'armée thaïlandaise, qui autorise les Vietnamiens à prendre ses troupes à revers[33]. Leurs troupes sont néanmoins affaiblies à l'été 1993 quand un millier de soldats, après les élections, se rallient aux troupes gouvernementales. Khieu Samphân fut désigné vice-Premier ministre, ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées du GRUNK même si la direction des opérations militaires était assurée par Pol Pot. Le Parti démocrate libéral bouddhiste (PDLB) de Son Sann remporte dix élus. Environ 250 000 autres Cambodgiens préfèrent rester dans le no man's land entre les deux pays, et survivent grâce à divers trafics[9]. L'intervention américaine au Cambodge (en particulier les bombardements massifs) a finalement contribué au renforcement du mouvement khmer rouge[note 2], dont les effectifs passèrent de 4 000 en 1970 à 70 000 hommes en 1975[4] et à leur prise du pouvoir. Le 7 juin, la radio khmère rouge dément catégoriquement tout accord. L'une des premières priorités de Lon Nol pour stabiliser l'économie chancelante fut de refréner la vente illégale de riz aux communistes. La source est certainement Nuon Chea, membre du comité central et né à Battambang. Sihanouk était convaincu que la république populaire de Chine, et non les États-Unis, prendrait in fine le contrôle de la péninsule indochinoise et que « nos intérêts sont mieux servis en traitant avec le camp qui, un jour, contrôlerait l'ensemble de l'Asie – et en traitant avec lui avant sa victoire afin d'obtenir les meilleures conditions possibles »[11]. Et, parmi les nations indochinoises, le Cambodge n'était-il pas finalement, jusqu'à la fin des années 60, le plus épargné ? De 1972 à la mi-1974, les insurgés formèrent des unités de la taille du bataillon et du régiment. Peu après Noël, alors que les insurgés se préparaient pour leur dernière offensive, Sihanouk, s'entretenant avec le diplomate français Étienne Manac'h, dira que ses espoirs pour un socialisme modéré s'apparentant au modèle yougoslave devaient maintenant être totalement abandonnés et que l'Albanie stalinienne serait le modèle[121]. En 1966, un accord fut conclu entre le prince et les Chinois tolérant un déploiement de l'armée nord-vietnamienne et du Việt Cộng et l'implantation de bases logistiques dans les régions frontalières orientales[11].

fin guerre cambodge

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