Il nomme les noms des victimes et des auteurs, les « auteurs » devenant souvent des « victimes » du système quelques années plus tard, se retrouvant eux-mêmes dans l'archipel lors de la prochaine vague d'arrestations. Ironiquement, on y observe un cloisonnement en classes sociales extrêmement marqué. L'emploi du temps ne laisse aucun répit au prisonnier. Suit une description des conditions de vie dans ces premiers camps, lacunaire de l’avis de l’auteur qui déplore le manque de témoignages. Ce chapitre s'intéresse aux mutations de l'Archipel sous le second plan quinquennal (1933-1938) et pendant la guerre (1941-1945). Dans la quatrième partie (l'âme et les barbelés), Soljenitsyne jette un regard sur la vie psychique et les sentiments des prisonniers. (Visage et cou sont dévorés, couverts de croûtes) [...] Extraction de tourbe [...] en hiver, en les battant à coups d'un lourd marteau, percer les couches de limon gelé, extraire par en dessous la tourbe de fonte, la traîner ensuite en traîneau sur un kilomètre de côte. Pour cette raison, il n'y aurait aucune nécessité à lancer de nouveaux débats[6]. Dès la création des Organes (de la Tchéka puis de la Guépéou), « l'on s'est mis à fabriquer des affaires bidon », transformant ainsi tout prévenu en accusé qu'il fallait exténuer ou mettre à bout de forces pour le faire avouer. Après la naissance les mères ont le droit d'allaiter leur enfant seulement si elles ont accompli la norme de travail qui leur incombe. Dans le cadre de la Glasnost menée par Mikhaïl Gorbatchev, sa citoyenneté soviétique lui est restituée, et L'Archipel du Goulag est publié en URSS à partir de 1989. Il fallait remplir des normes, des quotas d'arrestations, et n'importe qui pouvait être alors arrêté en fonction de circonstances fortuites. Fnac : Oeuvres complètes Tome 3, Oeuvres complètes tome 6 - L'Archipel du Goulag, Alexandre Isaievitch Soljénitsyne, Fayard". De même, l'Etat proscrit la possession d'armes à feu ou d'armes blanches mais renonce à défendre lui-même ses citoyens. L'absence de lutte contre la criminalité couplée à la situation privilégiée dont les criminels bénéficient dans les camps ("les truands les plus fieffés, les plus endurcis se voyaient investis d'un pouvoir sans contrôle sur toutes les îles de l'Archipel") mènent à ce constat : "Ainsi le système punitif se transforme-t-il en un système d'encouragement aux truands, et ceux-ci ont-ils proliféré pendant des dizaines d'années comme une moisissure luxuriante sur tous le pays, dans les prisons et les camps". Nous découvrons alors la raison de la joie des prisonniers lorsque Soljénitsyne est arrivé : durant l'été 1945, une amnistie fut promulguée par Staline pour célébrer la victoire, mais celle-ci ne concernait que les droits communs. The Gulag Archipelago: An Experiment in Literary Investigation (Russian: Архипелаг ГУЛАГ, Arkhipelag GULAG) is a three-volume non-fiction text written between 1958 and 1968 by Russian writer and dissident Aleksandr Solzhenitsyn.It was first published in 1973, and … GÉNÉRALITÉS sur L'ARCHIPEL du GOULAG 28 mai 2019 3 Tomes 64 Chapitres 1422 pages N a t a l i a S O L J E N I T S Y N E Alexandre SOLJENITSYNE, Prix Nobel de Littérature L'ARCHIPEL DU GOULAG ÉDITION ABRÉGÉE our faciliter la diffusion et la lecture de l'œuvre d'Alexandre SOLJENITSYNE, Natalia SOLJENITSYNE propose une version abrégée de 904 pages. Soljénitsyne note ironiquement que "les éducateurs sont particulièrement bien placés pour traiter ce sujet depuis la touche, puisqu'ils sont eux-mêmes dispensés du processus productif". Belle invention d'ordures, en vérité ! Alors que les camps sont censés rééduquer, L'URSS jette ainsi une grande partie de sa jeunesse dans le crime et la sauvagerie. Le chapitre décrit les prisons de transit situées sur la route des camps du Goulag, et que l'on trouve à chaque nœud ferroviaire. etc. [...] Aux pieds, les chaussons d'écorce russes ont fait leurs preuves [...] Ou bien un morceau de pneu attaché directement au pied nu avec du fil de fer ou du fil électrique. THEME Sur un archipel d'îles éparpillées dans la … Soljénitsyne détaille ensuite quelques traits de la "psychologie de la vie et [de] l'éthique normative de la nation zèque". Tout d'abord il y a les grandes amnisties de droits communs qui "submergent le pays sous un flot d'assassins, de bandits et de voleurs." Cela fait également allusion au « goulag de Solovki », créé dès 1923 sur les Îles Solovetski. [...] Ainsi, dès leur naissance même, une philosophie et une littérature extraordinaire furent enterrées sous la chape de fonte de l'Archipel. de 1918 à 1956, " L'archipel du goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " Ce chapitre étudie la porosité qui existe aux abords immédiats des camps entre ces derniers et le monde extérieur. D'après un autre proverbe : "la nuit est faite pour le sommeil, le jour pour le repos.". Les discussions idéologiques leur étaient nécessaires pour les maintenir dans la conscience d'avoir raison, sous peine d'être guettés par la folie". Soljenitsyne décrit les « procès » expéditifs et joués d'avance, le transport des prisonniers (où la mortalité était déjà importante), le régime d'oppression des camps et l'augmentation des arrestations et des effectifs de « zeks » sous Staline jusqu'en 1953, effectifs très supérieurs à ceux de l'appareil sécuritaire tsariste, et qui servirent aussi à peupler de force la Sibérie et le Kazakhstan, puisque la majorité des survivants y étaient assignés à résidence après leur libération (en outre, le russe étant la langue de communication entre peuples de l'URSS, ils y étaient aussi un facteur de « russification »). Soljenitsyne écrit que souvent, ce n'était pas l'infraction (ou le soupçon) qui était décisive pour l'arrestation, mais des considérations économiques et le besoin de main-d'œuvre. Ensuite on les conduisait dans la cour où attendaient, prêts à partir, des chariots attelés. ), on y trouve les services d'intendances, les magasiniers, cuisiniers etc. Ces droits communs comprirent que ces vagues de nouveaux détenus politiques allaient permettre leur libération. Les conducteurs y lancent les cadavres qui résonnent comme du bois. Nous découvrons par les yeux du narrateur comment s'organise sa première journée. Leur despotisme : "Innombrables sont les exemples de décisions absurdes n'ayant qu'un seul et unique but : montrer son pouvoir." Ils ne connaissent ni la modération ni la pitié. Les éléments suspects sont systématiquement « épurés ». D'autres journaux prennent le relais de L'Humanité pour dénigrer le dissident russe, ainsi de France Nouvelle ou de Témoignage Chrétien avec des articles de Maurice Chavardès[6]. En effet la prostitution auprès des planqués est quasiment leur seul moyen de survie : "les planqués de sexe masculin rangés des deux côtés du couloir étroit et les nouvelles arrivantes qu'on faisait passer nues par ce couloir. C'est la déduction la plus facile, qui deviendra désormais pour longtemps (voire pour toujours) la règle de vie des mouflets". Lui aurait pardonné, le bienveillant!" Le chapitre se termine sur le retour de Frenkel qui suggère d'organiser le Goulag par "directions branches économiques". Pour les sculpteurs c'est un peu plus dur, de même que pour les musiciens. ", Néanmoins l'Archipel ne parvint jamais à l'autocouverture des frais. Format : Broché Nb de pages : 899 pages Poids : 562 g Dimensions : 13cm X 19cm Date de parution : 07/01/2021 ISBN : 978-2-7578-8500-0 EAN : 9782757885000 Du même auteur : Alexandre Soljenitsyne L'archipel du Goulag Les zeks sont même par certains aspects plus unifiés que beaucoup de peuples : "Quel ethnographe nous dira s'il existe une nation dont tous les membres aient le même emploi du temps, la même nourriture, le même vêtement? Ainsi Piotr Iakoubovitch raconte-t-il avoir été convoyé séparément et avec davantage d'égards que les détenus de droit commun, avant lui Alexandre Radichtchev avait eu droit à toutes les fournitures nécessaires pour son trajet vers son lieu de détention. Immense fresque de l’univers concentrationnaire soviétique, dont Soljenitsyne fut l’une des nombreuses victimes, L’Archipel du Goulag est un livre de témoignage et de combat. Plus loin dans l'ouvrage : "au camp ce n'est pas la petite ration qui tue, mais la grosse.". "Pour gagner cette nourriture aqueuse, incapable de couvrir les dépenses du corps, on brûle ses muscles à effectuer des travaux épuisants, [...] et les stakhanovistes meurent avant les réfractaires. Plus loin, l'auteur insistera sur la naissance de ce deuxième monde qui a "interdiction de se mélanger" avec le premier : l'Archipel est une nation dans la nation, avec ses propres lois. Le PCF par l'intermédiaire de L'Humanité s'efforce alors de banaliser et de minorer le rôle des dissidents, souligne que l'URSS ne vit plus à l'heure du stalinisme et rappelle que « L’heure est à la lutte pour vivre mieux, l’anticommunisme divise »[6]. Déjà l'an dernier je comptais visiter ce musée consacré au goulag. C'est ainsi qu'il désigne les moyens que mettent en place les brigades pour gonfler les résultats de cette dernière. 1918-1956, essai d'investigation littéraire (en russe Архипелаг ГУЛаг) est un livre d'Alexandre Soljenitsyne publié en 1973 à Paris. Après plusieurs changements de postes dus à diverses intrigues, il indique qu'il lui faut "acquérir sous peu le coup d’œil du zek : insincère, méfiant, remarquant tout". Le garde lui fit signe de porter sa valise sous scellés, remplie de ses papiers. Je maintiens mon expression : des vampires qui vous sucent le coeur. Le pouvoir grisait ces fonctionnaires, car ils étaient craints de tous et partout. Voici par exemple ce que répond un zek à propos de prisonnier qui a été libéré : « condamné à trois, tiré cinq, libéré avant terme » ou encore si on lui demande si c'est dur : « Dur seulement les dix premières années ». Il souligne néanmoins avec insistance que malgré cela, les différences sont nombreuses et qu'elles sont "toutes en faveur du servage". Ce qui fut accordé. Enfin, Soljénitsyne évoque des taux de mortalités très importants : "dans les baraques de crevards, il pouvait mourir en une nuit douze hommes sur cinquante, et il n'en mourait jamais moins de quatre." Là on les précipitait dans de grandes fosses toutes prêtes et on les enterrait vivants. essai peine de mort Entre chacune de ces apparitions qui sont autant de bouffées d'air dans l'exiguïté de leur cellule, Soljénitsyne décrit en détail le rythme d'une journée carcérale entre passage aux toilettes (deux fois par jour), repas frugaux et promenade de vingt minutes sur le toit de la Loubianka. Il ne fut pas le seul. Au camp, le dénuement ambiant permet un fonctionnement encore plus efficace de ces techniques. Ce chapitre pose la question de la véritable utilité des camps et des détenus dans les travaux qu'ils ont effectués pour le pays. Soljénitsyne s'attarde sur "le plus ancien de tous les travaux de l'Archipel", à savoir l'abattage des arbres. On y trouve aussi le régime de famine du camp qui maintient les zeks dans un état de faiblesse qui leur interdit de fait tout aventure dans la taïga. Le régime soviétique se démarque également de l'époque tsariste par la non-séparation des détenus de droit commun et des prisonniers politiques. Leurs essaims ravageurs constituent alors un tourment de plus pour le reste des prisonniers. En outre, il a poursuivi sa formation et est devenu officier dans l'armée, au moment de la bataille de Stalingrad, ce qui lui a permis de connaître les privilèges du pouvoir. Pour les auteurs il est quasiment impossible d'écrire au camp et de toute façon complètement impossible de conserver des cahiers ou des feuillets, systématiquement saisis et détruits lorsqu'ils sont découverts. Arrêté, il se retrouve dans un groupe de prisonniers, des simples soldats et un civil allemand, emmenés pour une longue marche. L'objectif est de comprendre comment ils se sont retrouvés là et de voir qu'il n'y a pas de planqué type. En effet les crimes et délits ne sont jamais relayés dans la presse, les criminels ne sont pas publiquement recherchés : d'après la Théorie d'avant-garde, "la criminalité résulte uniquement de l'existence des classes, or, [en URSS], il n'existe pas de classes, donc il n'y a pas non de crimes et, partant, il est interdit d'en souffler mot dans la presse." Évidemment ils sont très enclins au mouchardage et dénoncent volontiers les autres détenus qui auraient émis des opinions négatives vis-à-vis du camp ou du parti. Un Chizo n'est pas forcément une cellule mais doit répondre à ce cahier des charges : froid, obscur, humide, famélique. Sont ensuite décrits les opposants qui partagent l'idéologie révolutionnaire avec les bolchéviks mais opposés à Staline : « ce furent des hommes vaillants. L'auteur décrit ensuite plus longuement la prison de transit du district de Presnia, à Moscou, par laquelle presque tous les détenus doivent transiter lors du trajet entre leur lieu d'arrestation et leur lieu de détention, où les conditions de vie sont encore pires. Achat L'archipel Du Goulag. Nombre de pages. Mon hurlement serait entendu par deux cents, par deux fois deux cents personnes – mais ils sont deux cents millions qui doivent savoir ! Il existe également des brigades culturelles qui fonctionnent comme des troupes, montant des spectacles pour les huiles du camp. roman Soljénitsyne détaille les différentes stratégies, outre la prostitution, que les femmes mettent en place pour survivre et illustre son récit, comme à son habitude, de nombreuses anecdotes. En outre, elles ne comprenaient pas le « mécanisme des épidémies d'arrestations »[3], qui résultait non pas de la recherche judiciaire de coupables mais de plans de production. C'est la célébration, franche et béate, de la bassesse". Ce jugement s'applique d'ailleurs également aux simples gardiens car "les bons, pour eux, ce sont les gardiens de camps qui exécutaient honnêtement toutes leurs instructions de chiens, qui harcelaient et persécutaient toute la foule des détenus, mais avaient des bontés pour les ex-communistes". 1918-1956, essai d'investigation littéraire (en russe Архипелаг ГУЛаг) est un livre d'Alexandre Soljenitsyne publié en 1973 à Paris. Soljénitsyne définit les planqués comme les détenus qui parviennent à éviter les généraux, et donc à augmenter significativement leurs chances de survie. Le zek méprise les autorités même si « apparemment il a très peur d'elles, il courbe l'échine quand [elles] l'engueulent ». Moshe Lewin, pour sa part, ex-citoyen soviétique et soviétologue reconnu, dans un ouvrage publié en 2003, y voyait une manœuvre malhonnête car assimilant l'URSS de l'époque de sa parution à un passé heureusement révolu[N 3] : « Un livre comme L'Archipel du Goulag lancé à la face du régime soviétique peut être considéré comme une claque politico-littéraire, signifiant la condamnation d'un système qui a trahi ses propres idéaux [...]. Cette disparition de millions d'êtres dans la machine étatique donne lieu à « un évènement inouï dans l'histoire mondiale des prisons : des millions de prisonniers qui ont conscience d'être innocents, que tous sont innocents et que personne n'a commis de faute ». Il y eut des abolitions sporadiques de la peine de mort, en 1917, 1920 et 1945 (ou elle est remplacée par une peine de 25 ans de camp), mais celles-ci furent peu appliquées ou alors les condamnés allant faire l'objet d'une amnistie étaient tués avant la mise en application des décrets d'abolition. Une analogie dressée entre les émotions d'un premier amour et les premiers jours dans une cellule d'instruction de la célèbre Loubianka : « Cependant, ce n'est bien sûr pas ce sol dégoûtant, ni ces murs sombres, ni l'odeur de la tinette que vous avez pris en affection, mais ces hommes » avec lesquels le détenu va partager son quotidien de prisonnier politique loin du régime de l'isolement que Soljénitsyne dénonce dans son chapitre sur l'instruction et dont les Organes se servent au même titre que la torture physique pour faire avouer des crimes imaginaires, ces hommes et cette cellule commune qui apparaissent comme un rêve, le rêve de retrouver une vie d'homme parmi les hommes, de parler, d'apprendre, d'échanger et de « s'y ranimer » et contradictoirement comme un regret, celui d'avoir « cédé sur tout et trahi tout le monde » au lieu de « mourir victorieusement à la cave, sans avoir signé un seul papier » pour gagner au plus vite ce « duel avec la folie » que mène chaque détenu soumis au régime de cette solitude forcée. En effet les mêmes compartiments des wagons contenaient généralement six personnes dans des conditions spartiates sous l'époque tsariste, tandis qu'ils peuvent en recevoir jusqu'à 36 sous l'ère soviétique, pour un voyage durant selon les années entre 36 heures et plus d'une semaine. Ces arrestations se déroulent le plus souvent la nuit, ce qui a pour principal avantage que « ni les maisons voisines, ni les rues de la ville ne voient combien de personnes ont été emmenées en une nuit »[2]. Ce dernier constitue selon l'auteur un rouage indispensable de la machine communiste : "Enrôlement et idéologie s'entrelacent comme les fils d'une dentelle". Les zeks s'habillent avec ce qu'ils trouvent : "des cabans qui ont le corps d'une couleur, les manches d'une autre. Nicolas Werth a passé douze années de sa vie à Moscou et a remué des centaines de milliers de pages des archives du Goulag, ouvertes aux chercheurs au début des années 90. C'est à ce cri joyeux que sont accueillis Soljénitsyne et ses codétenus à leur arrivée au camp de la Nouvelle-Jérusalem. de 1918 à 1956, " L'archipel du goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " C'est donc un chapitre très humain où Soljénitsyne se délecte des rencontres avec ses compagnons de détention, où il en arrive à comprendre comment, pour lui, la prison peut ne pas devenir « un abîme, mais un tournant capital de (s)on existence ». Si l'on respectait les proportions de populations, c'est un quart de million de personnes qui devraient être jugées en URSS. Quelques jours après ce télégramme, le 5 septembre 1918, le terme « camps de concentration » fait son apparition dans le Décret du SNK (Conseil des commissaires du peuple) sur la Terreur Rouge. Le transport est parfois maritime, notamment pour rallier l'île de Sakhaline ou la Kolyma, et l'auteur relate trois épisodes durant lesquels le navire de transport est bloqué par la glace, où des détenus meurent enfermés dans la cale pendant un incendie, et où le navire se fait passer pour un transporteur de travailleurs libres lorsqu'approché par des marins japonais lors du passage du détroit de La Pérouse. La déportation en train des prisonniers date de l'époque tsariste, mais elle s'est un temps faite par des trains de voyageurs classiques (Lénine fit ainsi en 1896 le voyage en troisième classe aux côtés d'hommes libres). Tout simplement parce qu'elles étaient innocentes et que rien ne les prédisposait donc à résister. L'auteur rapporte qu'ils s'organisent en bandes qui pillent et humilient les détenus les plus vulnérables, souvent bien plus âgés qu'eux. (Les catégories citées ci-dessus restent enfermées sur elles-mêmes). Ce qui a pour eux le plus de valeur, c'est la briquette, « ce morceau de pain noir agrémenté d'ingrédients divers, mal cuit ». Les conditions de détention se dégradent : la journée de travail s'allonge jusqu'à 10 heures, les jours fériés sont supprimés. Les seconds disposent de postes avantageux mais sont contraints de se rendre sur les lieux de productions (les brigadiers etc.). Ces hommes étaient-ils faits différemment des autres hommes pour accomplir une telle tâche ? Truands ils le restent dans les camps et dépouillent sans scrupule et avec l'assentiment des autorités les prisonniers politiques. Une troisième chaîne est formée par la menace d'une nouvelle peine si l'évasion échouait. Alors seulement le Russe cultivé a pu peindre le moujik serf de l'intérieur, car il était lui-même devenu serf! Leur pouvoir leur assurait par ailleurs toutes sortes de profits, en particulier les biens volés aux prévenus. Le premier ouvrage est réalisé par un collectif d'écrivains sous la direction de Maxime Gorki. Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. ), détroussant et maltraitant très durement ces derniers. Les parents de l'enfant à naître sont donc nécessairement séparés. Au camp la situation s'inverse. Ironie finale de ce chantier, le canal enfin achevé est presque inutilisé car "il n'est pas assez profond, cinq mètres seulement". [...] La nuit on vient les ramasser en traîneaux. Ils sont parfois appelés "têtes de bois" : "ce n'est ni pour la montre, ni par hypocrisie qu'ils discutaient dans les cellules, défendant les actes du pouvoir. Si, outre les camps du Goulag, on prend aussi en compte les villages de peuplement, où ont été déportées des populations entières de Polonais ou de Tchétchènes entre autres, on estime à 40 millions le nombre de personnes concernées, dont 4 à 5 millions de morts, le tout sur un … Les écrivains appellent cela "l'audacieuse formulation tchékiste d'une tache technique". » En outre : « …faire régner une terreur massive et sans merci… ». Pour eux tout ce qu'ils voient est juste et justifié en tant qu'élément nécessaire à l'édification du socialisme. Et "si la réponses à toutes ces réclamations n'est qu'un dru cortège de refus, eh bien, c'est parce qu'elles ne sont pas parvenues jusqu'à Staline! ", En ce qui concerne l'habillement, les détenus politiques sont quasi-systématiquement dépouillés par les droits communs, les socialement-proches comme les appelle Soljénitsyne (ils sont appelés comme ça par les autorités soviétiques qui ne les considèrent pas, contrairement aux prisonniers politiques, comme des ennemis de classe.) Les camps du Goulag étant éloignés des lieux d'instruction, cela rend nécessaire une importante infrastructure de transport, lequel transport devant se faire le plus discret possible : il s'effectue donc en train avec des transbordements effectués dans les gare à l'écart des lieux fréquentés par les voyageurs libres. Sous les obus et sous les bombes, je te demandais de me conserver en vie. De même ils possèdent leur propre langue ("un conglomérat langue-injure") leurs propres expressions caractérisées par une façon de s'exprimer grossière et rabrouante. Soljenistyne ironise même sur la vie florissante de la faune alentour, bénéficiant d'un ordre du Guépéou : "Économiser les cartouches, défense de tirer si ce n'est sur un détenu!". De là découle « sa méfiance universelle ». À cela s'ajoute la présence de poux et de punaises qui peuvent être les vecteurs de maladies épidémiques telles que le typhus, ce qui déclenche des épidémies et nécessite parfois la mise en quarantaine des prisons de transit. Editions Audiolib. Sur place pas d'approvisionnement, pas de baraquements, pas de tracé ni de plan exact : la précipitation et les délais impossibles proscrivent toute étude préalable. L'auteur mentionne l'existence d'un code vitrine de l'Archipel comprenant des articles comme : "le régime doit être exempt de tout caractère de persécution et proscrire absolument menottes, cachots, privations de nourriture etc." [...] Même en été les zeks sont revêtus de la cuirasse molle et grise des vestes ouatinées. Ou bien tant de pièces qu'on ne voit plus le tissu d'origine. Les uns recroquevillés sous leur brouette qui s'est renversée sur eux, les mains dans les manches, gelés dans cette position. [...] Ensuite, les planqués décidaient entre eux de la répartition." Mais pas l'officier. Il ne l'a pas fait, cela n'avait pas d'importance pour lui. Une norme non remplie c'est cinq, sept ou dix jours, quant aux réfractaires, c'est quinze jours. D'une manière générale, les contacts avec les proches, les conditions de promenade, de cantinage et de discipline sont très variables selon le lieu et l'année. D'autres figés, la tête enfoncée entre les genoux. L'auteur explique que ces derniers forment une espèce dont les membres ont été séléctionnés par une série d'étapes (comme les écoles du MVD ou l'avancement qu'ils obtiennent au fur et à mesure de leur carrière.) Soljenitsyne relate l'évasion d'un prisonnier, qui publiera son témoignage : l'Ile de l'Enfer (S.A Malzagov). Le terme « archipel » est utilisé pour illustrer la multiplication des camps et leur diffusion dans tout le pays, comme un ensemble d'îlots connus seulement de ceux condamnés à les peupler, à les construire ou à les relier. Mais à présent que, de toute façon, la sécurité d'Etat s'est empa... Goulag est l'acronyme de l'administration d'Etat créée en Union Soviétique pour gérer les camps de travail forcé : Главное управление лагерей. Ils vont même jusqu'à "faire nourrir leurs cochons par les cuisines du camp". De plus, ils sont « totalement dénués de sens patriotique » car ils détestent leurs îles (comme le disent les paroles d'une chanson populaire zèque : « Sois maudite, ô toi, Kolyma, ma planète! On y trouve par exemple un général d'aviation très imbu de lui-même persuadé qu'il est tout à fait normal pour lui de se trouver dans cette position avantageuse, un ancien gradé de la police politique qui malgré un abord très courtois et avenant a laissé derrière lui "de nombreuses fosses communes remplies de prisonniers" ou encore un vieux médecin, planqué de par sa profession, terrifié à l'idée de perdre sa place. Par ailleurs, « l'humour est leur allié de tous les instants, sans qui la vie dans l'Archipel serait sans doute rigoureusement impossible ». Ce chapitre décortique l'immense réseau constitué par les délateurs, aussi bien en liberté qu'au camp, qui offrent sans cesse de nouvelles victimes à la police politique : ils sont tout du long comparés à des mouches. [...] C'est quelque chose de comparable au Second Avènement du Messie chez les peuples chrétiens, c'est l'explosion d'un flamboiement si éblouissant qu'à sa lueur, en un instant, fondront les glaces de l'Archipel ». [...] La nuit on vient les ramasser en traîneaux.
Livre Sur L'histoire De France,
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Ian Manook Politique,
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